La procédure en cas de remontée trop rapide
Comme le yoyo lors d’exercices que nous devons limiter, en raison de son danger, à deux remontées au‑delà de 30m, à trois tout au plus au nitrox, il est prudent de ne pas se fier aux données de son ordinateur en cas de remontée verticale trop rapide –quand il émet un bip d’alarme continu– d’une plongée profonde en pleine eau avec palier(s). Car le calculateur aura le défaut de seulement majorer les paliers au vu de ce qui se passe… sans réclamer de recompression dans l’urgence, en moins de 3min, comme il était de règle avec les tables dans le but de recomprimer les bulles vasculaires grossissantes qui risquent de créer des “bouchons” (une embolie responsable de l’accident de décompression) malgré l’allongement des paliers.
La différence des tables est qu’elles obligeaient des paliers plus profonds dans ces conditions: d’abord à 12m (¼ du temps du palier que l’on devait faire à 3m), puis 9m (⅓ du temps) après 1min de remontée, puis à 6m (½ temps), enfin à 3m (1,5 ✕ sa durée “normale”). C’était du moins la procédure US Navy qui restait en vigueur dans le monde, sauf en France où les militaires et la COMEX ont instauré, dans les années 90, une procédure de recompression différente: la redescente à mi‑profondeur de sa plongée et s’y maintenir 5min avant de regagner les paliers que l’on recalculait en conséquence.
N’ayant jamais été remise en question, c’est la procédure d’urgence qui devrait toujours s’appliquer en cas de remontée trop rapide d’une profonde (> 35m), à savoir 5min à mi‑profondeur suivies du profil de décompression calculé par l’ordinateur. Sinon à quoi bon allonger les paliers!? sous la menace de “bouchons” vasculaires (d’ADD) créés par les bulles circulantes qui atteignent leur volume critique pendant la remontée catastrophe: leur durée ne chargera pas grand‑chose, contrairement aux idées reçues, à moins de les faire plus profonds de façon à recomprimer les bulles. Non sans risque, il est vrai, de redescendre en plein dégazage le l’organisme à la décompression, en raison du FOP (shunt cardiaque chez 25 à 30% d’entre nous) que nous “forçons” au passage des oreilles (Valsalva) libérateur de chapelets de bulles circulantes susceptibles d’emboliser les territoires vasculaires cérébraux (ADD cérébral) et de l’oreille interne (ADD vestibulaire)▇
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